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Zakat et Business halal : Des experts sénégalais dévoilent les chiffres et les opportunités de la certification halal

Le forum sur le « Business halal et la Finance sociale islamique au Sénégal : enjeux et perspectives » a baissé ses rideaux ce dimanche 9 avril 2023. Organisée par la Haute autorité du waqf (HAW) en partenariat avec le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), dans le cadre du Ramadan Expo Dakar (REDAK), ce deuxième jour de cette grande rencontre de haut niveau a été très riche pour ses nombreux participants. En effet, deux (02) panels ont été tenus sur des thématiques d’une importance capitale, à savoir : « Zakat : conception et mode de gestion » et « Business halal et industrie islamique ».

Le premier a été animé par M. Abdoulaye Lam du cabinet GIFT ; M. Ismaïla Ndiaye, vice-président du fonds sénégalais pour la zakat et M. Moussa Ndiaye, secrétaire général dudit fonds, et modéré par le professeur Assane Ndao. Ainsi, M. Abdoulaye Lam, qui a développé le sous-thème « La zakat : concept, fondement et potentialités économiques », a expliqué que la zakat, qui signifie « pureté, accroissement et droiture », est « un prélèvement sur toutes les richesses productives destiné particulièrement aux pauvres et aux nécessiteux », sur le plan économique. Son objectif est de « lutter contre l’accumulation des capitaux improductifs en favorisant la cohésion sociale entre les différentes catégories de la société ».

Un potentiel économique estimé à près de 900 milliards au niveau national   

A ce titre, le panéliste renseigne que chaque année, les musulmans, qui ont des actifs au-delà de leurs dettes (les actifs qui font l’équivalent de 85 grammes d’or en espèces ou marchandises commerciales ou produits), doivent payer volontairement 2,5% de ces actifs aux pauvres (soit 25 pour 1000). Selon Abdoulaye Lam, le potentiel économique de la zakat du Sénégal est énorme et varié. A l’en croire, la zakat 1 (z1), qui se situe entre 165,78 et 331,56, s’élève à 248,67 milliards de francs Cfa ; la zakat 2 (de 513,918 à 812,322) est estimée à 663,12 milliards ; et la zakat 3 (de 530,496 à 1243,35) est de 886,92 milliards FCFA.

« Le commerce des produits halal a enregistré une croissance de 25%, avec un portefeuille de plus de 700 milliards de dollars d’ici 2025 »

Le panel 2 : « Business halal et industrie islamique », quant à lui, a été modéré par le Dr Adama Dièye et animé par M. Dénéba Diouf, directeur associé halal Sénégal. Ici, M. Diouf a axé sa présentation sur « Les opportunités de la certification halal en Afrique de l’Ouest : enjeux et impacts dans le libre-échange entre pays membres de l’OCI ». Sur ce, le panéliste a fait savoir que le commerce des produits halal est depuis quelques années entré dans une phase de croissance sans précédent. Il a enregistré, selon lui, une croissance de 25% avec un portefeuille de plus de 700 milliards de dollars d’ici 2025 ; et le tiers de cette manne revient aux produits alimentaires halal avec des prévisions en hausse de plus de 40% dans les 5 prochaines années.

Par rapport aux tendances mondiales du marché halal, Dénéba Diouf souligne que la taille du marché mondial halal est estimée à 2 milliards de consommateurs (122 pays) et le marché mondial de l’industrie halal est de 3,7 trillions USD en 2017 puis 6,2 trillions USD en 2023 (taux de croissance annuel de 11%). Il ajoute que le marché mondial des aliments et boissons est de 1,3 trillion USD en 2017 à 1,9 trillion USD en 2023 (avec 6,1% de taux de croissance annuel) et le marché de la finance islamique est estimé à 2,4 trillions USD (dont 1,02 en provenance des pays de l’OCI).

Pour les tendances du marché halal en Afrique, l’expert en business halal renseigne que le marché des voyages est estimé à 180 milliards USD ; et le marché de la mode, des vêtements et accessoires est de 270 milliards USD. Concernant les médias et divertissements, M. Dénéba Diouf a fait savoir que le marché est estimé à 210 milliards USD alors que celui des produits pharmaceutiques et cosmétiques est de 148 milliards USD, d’après la source Thomson Reuters, 2018.

L’agrobusiness et l’économie du tourisme : deux secteurs porteurs importants du business halal en Afrique

En termes de perspectives, le panéliste soutient que, pour les domaines prioritaires et favorables à l’entrepreneuriat du business halal en Afrique, l’agrobusiness et l’économie du tourisme ont été identifiés comme secteurs porteurs importants du business halal en relation avec les politiques de développement économique des pays de l’Uemoa et de la Cedeao.

M. Diouf signale, par ailleurs, qu’aujourd’hui, la population de confession musulmane en Afrique subsaharienne représente 30,1% des africains et 15,3% de la population musulmane mondiale et elle se chiffre autour de 240,632 millions de consommateurs.

« La digitalisation peut constituer une opportunité pour le business halal »

Le Directeur général de la Haute autorité du waqf (HAW), dans son mot de clôture, a tiré un bilan « important ». Pour M. Racine Ba, ces deux jours de réflexion ont permis aux acteurs de discuter du business halal, notamment les enjeux liés à la normalisation et à la digitalisation, qui peut constituer une opportunité. En effet, sur la zakat, le patron de la HAW estime qu’il y a un défi à relever, à savoir : le calcul du montant de la zakat à sortir par le fidèle musulman. Et par rapport à ce défi, il pense que la digitalisation pourrait constituer une opportunité

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